Bonjour et merci de vous être arrêtée sur FemmesduWeb !
L’idée de cette rubrique est de témoigner sur le rapport aux tech qu’ont les femmes. Cette page est donc consacrée à votre « première fois »… Votre impression lors de votre tout premier contact avec l’outil :
– premier ordinateur ;
– premières sensations informatiques, premier surf sur Internet, premier mail ;
– vos usages.
Si vous aimez écrire, ne vous gênez pas pour pousser la réflexion. 🙂
Vous pouvez préciser si vous êtes plutôt de la génération X ou de la génération Y car l’explosion des TIC sur 30 ans fait que les portes d’entrée peuvent être différentes. Vous pouvez bien sûr mentionner votre activité surtout si vous travaillez dans les tech ou sur le Web !
(Prenez votre temps, et pas d’inquiétude, je corrige les éventuelles coquilles).
Arpanénette
Autant que je montre l’exemple.
De génération X (bien que cela soit très subjectif, j’en connais qui ont encore 8 ans dans la tête), mon premier vrai contact avec un ordinateur de taille fut en 1984-85, dans mon lycée, situé en province (eh oui, bien que née à Paris, je fus dirigée vers l’Ouest pour y grandir au bon air). Il est assez cocasse aujourd’hui d’imaginer une seule petite salle, fermée à clé (!) réservée à « l’informatique », une salle minuscule sur une table de laquelle était posé un ordinateur (PC genre Bull ou HP, bien qu’il me semble me souvenir d’un Commodore) assez volumineux arborant un écran vert quand il était allumé (au sens premier du terme). Bref, un ovni.
Cette salle était toujours fermée et c’est tout à fait par hasard que j’y aperçus « l’engin » qui d’emblée m’attira.
J’investiguais au sujet de l’accès à cette salle qui jouxtait celle des profs, dont personne ne faisait cas (de la salle, pas des profs…) et dont la porte ne servait donc à rien. Renseignements pris, j’eus droit d’y pénétrer après qu’à ma demande, on eut remis au planning des «horaires d’accès à la salle informatique». Joie ! Excitation ! Sauf que j’étais toute seule face à la machine… Incroyable de penser qu’une seule lycéenne (déjà geekette sans le savoir) était attirée et intéressée par l’avenir.
Bref, je commençais ainsi à tâtonner au hasard, via un clavier gris azerty, à grosse touches (certains outils restent immuables).
Très vite, je compris qu’il me fallait un code, que celui-ci s’appelait binaire et qu’il se résumait à 1 et 0. LOL.
Cela ne m’avançait guère, mais j’étais déjà fascinée et sans doute inconsciemment intuitive quant au développement que ces machines allaient provoquer pour la société.
À l’époque, j’étais déjà au courant que, malheureusement, la France péchait par sa lenteur à tous niveaux : j’étais abonnée au Time magazine durant mon adolescence et ne comprenais pas ce choc des cultures et le fait que l’on soit toujours en retard de 10 ans dans ce pays… (ça n’a pas vraiment changé).
Bref, je me réjouissais d’avoir accès à cet « ordinateur », néanmoins un peu frustrée dans la mesure où je ne comprenais pas bien ce qu’il faisait là si personne ne s’en servait. En fait, personne NE SAVAIT s’en servir. Re-LOL. J’ai appris en faisant.
L’ouverture pour la chose électronique en ces années 80 était déjà un exploit ; il n’eut point fallu, en plus, que je réclamasse une formation !
Après la terminale, direction la fac où, ô bonheur suprême, des «cours d’informatique» étaient proposés en option. Nous étions alors un peu plus nombreux (quoique). Là, je découvris (enfin) comment me servir a minima de cet outil : à savoir par exemple comment « dessiner » une carte à partir des fameux codes 1 et 0.
Nous eûmes un exercice à faire et je fis un choix simple, celui de dessiner la carte de Corse parce qu’il s’agissait d’un tracé « linéaire » facile à créer d’un point A vers un point B, représentant un contour fermé.
Lorsque j’eus intégré les données et que je tapais sur « ok » ou « envoi » (comme vous voulez), et que seconde après seconde, de haut en bas, apparut sur l’écran le fruit non pas de mes entrailles, mais de mon travail (encore que), de couleur vert clair, c’est bête, mais j’eus presque envie de pleurer, émue par le visuel d’une carte toute simple sur un écran digital, outre le fait que je récoltais une bonne note (re-re-LOL).
Marrez-vous, il n’empêche que pour l’époque (n’oublions pas que nous étions dans les années 80), c’était magique, voire fantastique.
Cela montre l’énormissime métamorphose que la technologie a subie depuis en à peine trente ans !
Voilà donc mon premier vrai contact avec ce qui deviendra par la suite un support multimédia. Bien sûr, quand je commençais à travailler à Paris au début des années 90, mes études de journalisme derrière moi, je ne manquais pas de m’équiper d’un ordi, en l’occurrence un Macintoch LC III et ses 4 Mo de mémoire (mais extensibles à 36 hein !), avec lequel, entre autres, je « m’éclatais » à dessiner avec le logiciel Claris Impact… (https://www.youtube.com/watch?v=GAfSriiEwTY).
Je vous réserve ma seconde émotion (en 1990) puis ma troisième émotion (en 1997) pour une prochaine fois. 😉