Tout a commencé à Marseille où Isabelle Carduner est mutée. Il faut découvrir, comprendre et s’organiser pour s’installer durablement dans une grande ville inconnue. En 2007, fort de sa propre expérience, elle commence par créer un blog nouveaux-arrivants-marseille.com qui préfigure la suite. Rempli d’infos utiles, en quatre ans, le blog d’Isabelle s’étoffe et devient très apprécié. Un nettoyage de printemps en 2011 fait de neozarrivants.com le premier site entièrement dédié aux nouveaux arrivants.
Trouvant cette idée épatante, nous avons souhaité en savoir plus auprès de sa fondatrice.
FemmesduWeb : Bonjour Isabelle. L’idée d’offrir aux autres l’information qui t’a manquée à ton arrivée à Marseille t’est-elle venue tout de suite ? Comment as-tu trouvé l’info et rencontré d’autres nouveaux arrivants ?
Isabelle Carduner : Avant d’arriver à Marseille j’avais beaucoup déménagé et souvent en peu de temps, avec trois enfants à inscrire dans les crèches, les écoles… Je m’étais dit « la prochaine fois, je fais quelque chose de toutes mes notes et expériences car je ne suis sûrement pas la seule à rêver du parfait guide pratique du nouvel arrivant ! » Pour la recherche d’infos, c’est du vécu, ce dont j’ai eu besoin en arrivant et puis en posant tout cela de façon totalement informelle sur le Web, j’ai eu beaucoup de retours, de commentaires, de questions auxquelles je répondais. Le blog s’est rempli petit à petit et enrichi d’informations collectées et d’échanges de nouveaux arrivants en demande.
FW : Comment se monte l’équipe de correspondants qui va fournir les informations sur une ville ?
IC : Nous avons des pigistes qui connaissent parfaitement la ville et qui ont eux-mêmes vécu des changements de ville ! Ils sont ainsi sensibilisés au profil des nouveaux arrivants : ils ont besoin de réponses claires, concrètes, utiles, efficaces. En outre, l’information doit être vécue : c’est la fameuse NeoZ’Touch !
FW : Quel est actuellement le modèle économique de neozarrivants.com ?
IC : La publicité, uniquement la publicité ! Notre chance est d’avoir près de 500 articles par ville, nous donnons près d’un millier d’informations pratiques dans lesquelles nous référençons un large éventail d’activités qui ne demandent qu’à être mises en avant. Notre nouveau site nous permet de faire de la communication sur mesure, adaptée à chacun.
FW : Quelles problématiques as-tu éventuellement rencontrées ?
IC : Le passage de l’amateurisme au professionnalisme : quand sauter le pas ? Les investissements, le développement, les recrutements…
FW : Quels besoins se font sentir aujourd’hui ? Je vois qu’une version en anglais est prévue : est-ce le seul développement à venir ? Après Lille, d’autres villes sont-elles en préparation ?
IC : Les besoins sont : le développement, beaucoup d’activités et d’idées de développement et trouver en face les bonnes réponses. Toulouse et Bordeaux sortiront respectivement fin 2011 et début 2012. La version anglaise est prévue en 2012, mais c’est un gros budget ; c’est pourquoi, elle ne se fera qu’en partenariat avec des acteurs économiques ou institutionnels locaux, car neozarrivants.com en anglais est un véritable plus en matière d’attractivité économique internationale. Après Lille, d’autres villes sont prévues bien sûr, la liste est longue.
FW : Recherches-tu encore des fonds et/ou des partenariats ?
IC : Oui, nous sommes en recherche de fonds pour notre développement, mais nous préférons bien asseoir le modèle avant de nous lancer dans une telle démarche qui demande beaucoup de temps ; il faut être hyper pro devant les fonds ou les Business Angels donc nous nous préparons. Quant aux partenariats, comme nous venons de le voir, il nous serons utiles pour la version anglaise par exemple. Nous sommes toujours à l’écoute car de nouvelles idées peuvent surgir en discutant avec des partenaires potentiels.
FW : Après quatre ans d’existence, que ressors-tu de cette expérience qui demande beaucoup d’investissement personnel ?
IC : J’adore ce que je fais ! J’ai beaucoup de travail, une bonne organisation. C’était difficile de travailler seule, non pas de réaliser le travail demandé mais plutôt dans le sens de prendre des décisions en se consultant soi-même et donc se demander si on a pris la bonne option. Depuis un an, je ne suis plus toute seule, on échange, on partage, quel luxe ! Par contre, je suis en très forte croissance, et cela est un peu plus difficile à gérer : faut-il recruter ? Quelles sont les priorités ? Mais c’est une expérience fantastique, il faut sans cesse se remettre en question, apprendre vite, anticiper, écouter, prendre des décisions cruciales rapidement.
FW : T’arrive-t-il de croiser d’autres femmes entrepreneuses du Web ?
IC : Oui, bien sûr, c’est très important pour moi, nous échangeons beaucoup et c’est très enrichissant. J’ai rencontré une jeune femme qui a un super site, nous avons beaucoup sympathisé et nous nous consultons souvent sur différents sujets, sur des problématiques que nous rencontrons… Nous sommes complémentaires et cela permet d’avoir un retour très instructif.
FW : Ton rapport aux technologies : te souviens-tu de ton tout premier contact avec un ordinateur… et avec Internet ?
IC : Premier ordinateur perso en 1996, 2ème mutation, je quittais Paris et mon premier job, je me suis dis, « je ne comprends pas grand-chose », mais j’ai senti qu’il fallait vite comprendre. C’est ce que j’ai fait et j’ai adoré. D’ailleurs, j’aime toujours autant tâtonner, chercher et trouver, mais les journées n’ont que 24h !!! En 2006, lorsque je me suis lancée dans l’aventure du blog, je ne connaissais rien et je m’y suis mise toute seule comme une grande avec une idée en tête : réussir. J’ai aussi rapidement senti que les réseaux sociaux, les plateformes communautaires étaient des outils fantastiques pour diffuser les informations de NeoZarrivants.com et développer une image, une présence. Je m’y suis aussi plongée de la même façon avec une envie d’apprendre et d’y arriver.
Ce site figure bien sûr dans la French List, à la catégorie Information.
Logo : ©NeoZarrivants.com